Quand le Val d´Aoste nous retient

Nous sommes en Lombardie. Près de pavia.

Nous avons réussi à quitter le val d'Aoste. Nous y étions bien. Même trop bien. Et puis c’est pas facile de s’extraire des tentacules pleine d’amour de la tante Ivana. “Comment ?! vous repartez demain? Mi dispiace. J’ai prévu de faire la polenta alors vous ne pouvez pas partir”. Vous comprenez? S’ajoutent à la polenta, les pâtes au pesto de céleri et gorgonzola, les antipastis maison, le vin produit par la famille et le tiramisu avec tous ses copains. Tant que nous n’avions pas retrouvé nos joues potelées, il était impossible de repartir. On vous le redit, on était bien. Dans le val d'Aoste, ils sont fiers. Fiers de leur patrimoine, de leur culture et de leur pays. Leur montagnes sont arides, mais rien ne les empêche de cultiver encore la vigne sur des terrasses. Tout se fait encore à la main. Il faut aimer sa terre pour ainsi la façonner au prix d’un labeur quotidien. Le valdotain parle italien, pense en français et ripaille en patois. Il résiste depuis des générations au facisme, au royaume d’Italie, à la mécanisation des cultures, à la mondialisation et arrive aujourd'hui à sortir son épingle du jeu, car son identité est une valeur ajoutée. Ces valeurs lui font une identité remarquable.

Oui nous avons réussi à quitter le Val d'Aoste, c'était même comme un deuxième départ.

Le Piémont nous est apparu différemment. Légèrement valloné, une architecture plus moderne et des ambiances hétérogènes. Le vignoble est un vaste domaine où règne son château. Les villages ont repris des couleurs avec les façades des maisons toutes restaurées. Il y a moins d’amour aussi mais c’est normal. Et cela ne nous à pas empêché d'apprécier la bienveillance des personnes que nous avons croisées. Il a même fallu signer des autographes. Mais nous restons les pieds sur terre, car Khali reste la superstar de notre caravane. Puis la canicule est arrivée. Et là on a pris une claque. The claque !! On savait qu’en descendant vers la plaine, nous perdions la fraîcheur de l'air alpin. Mais là c’était la fournaise. Néron était de retour parmi nous avec ses délires pyromanes mais dans la plaine du Pô cette fois ci. Heureusement nous avions les lacs qui nous offraient des oasis de fraîcheur. Prises de paniques, crises de suffocation, il nous fallait changer de stratégie pour avancer et aussi prendre un peu de repos. Et c’est au lac de Viverone que nous vivions des temps calmes où tout a basculé.

Le voyage a pris une allure de comeback express. La petite crainte qui reste au fond de toi quand tu pars à l'étranger longtemps est qu'il arrive quelque chose de grave à tes proches. Et bien nous sommes rentrées accompagner Roxane (la grande sœur de Laura). Même si elle était entourée d'amour, elle ne pouvait demeurer ainsi avec ses souffrances. Alors comme si elle voulait venir avec nous mais que ces jambes invalides ne la porteront jamais elle a préféré enfiler sa plus belle paire d’ailes pour nous accompagner. Nous sommes restés 15 jours en France. Vivre les condoléances, la sépulture et le réconfort de toute la famille.

Cette même famille qui nous a raccompagnée au point du troisième point de départ vers la lombardie. Un grand merci.